Récit Historique d’une Figure Éminente : Haji Hussein Jama Iidle (Haji Diide)
Traduit du somali vers le français
Haji Hussein Jama Iidle, communément appelé Haji Diide, était une figure historique importante qui a joué un rôle de premier plan à la fois dans les sphères politique et commerciale de Djibouti. Il est né au 19ème siècle (date exacte inconnue) dans la région de Lughaya, dans la région d’Awdal en Somalie, et est décédé à Djibouti en 1920. Haji Diide était connu pour sa richesse et son influence, notamment pendant la période coloniale.
Héritage Politique
Haji Diide s’est activement engagé dans l’opposition à la domination coloniale française à Djibouti. Il est surtout connu pour ses efforts visant à affirmer que Djibouti était une terre somalienne, allant jusqu’à signer des accords avec les autorités françaises sous prétexte de commerce de bétail. Cependant, les Français ont ensuite travaillé à maintenir Djibouti séparée des territoires somaliens, craignant une unification avec le gouvernement fédéral somalien émergent. Malgré ces défis, l’héritage de Haji Diide perdura, et Djibouti finit par obtenir son indépendance et se constituer en un État souverain.
Lignée Familiale
La lignée de Haji Diide remonte à une famille somalienne éminente. Il a eu deux enfants, un fils nommé Mahmoud Haji Diide et une fille nommée Cajiib Haji Diide. À ce jour, quelques descendants de la lignée de sa fille sont encore vivants. Il était également réputé pour ses compétences commerciales, possédant de vastes propriétés et des troupeaux de bétail. Ses activités commerciales étaient centrées à Zeila avant de se déplacer à Djibouti après l’ouverture de son port. Il a joué un rôle clé dans la fondation de la Chambre de Commerce de Djibouti, comme l’a confirmé son ancien président, feu Said Ali Kubeish.
Les intérêts commerciaux de Haji Diide s’étendaient au-delà de Djibouti et de Zeila, avec des connexions commerciales à Dire Dawa et Harar en Éthiopie. Il possédait également du bétail dans le nord de la Somalie, en particulier dans les régions entre Zeila et Lughaya, où certains de ses proches résidaient.
Contributions Caritatives
Haji Diide était connu pour ses nombreuses initiatives philanthropiques, dont beaucoup n’ont pas été documentées en raison de l’absence de tenue de registres à l’époque. Cependant, certaines de ses contributions notables sont encore rappelées aujourd’hui :
- Contributions Religieuses : Haji Diide est crédité de la fondation de l’une des premières mosquées à Djibouti. Connue sous le nom de Mosquée Haji Diide, elle a été construite avant 1900 sur un terrain acheté à l’administration française en 1906. Depuis, la mosquée a servi de centre spirituel pour la communauté, et divers leaders religieux, dont l’imam Mohamed Nagib et le Sheikh Osman Yusuf, y ont dirigé les prières.
- Contributions Éducatives : Haji Diide a fait don de terres pour établir une école française, qui est encore en activité et porte son nom. De plus, il a contribué à la création du Centre de Développement Social de Djibouti.
- Dotations Caritatives : Haji Diide a donné 30 maisons à Djibouti pour l’entretien de sa mosquée et d’autres causes charitables. Malheureusement, certaines de ces propriétés ont été mal utilisées, vendues ou appropriées sans le consentement de sa famille.
- Service Public : Haji Diide a fait don de terres pour des bâtiments publics, y compris le siège du ministère du Commerce de Djibouti et celui du ministère de l’Intérieur.
Lutte pour l’Indépendance et Résistance Anticoloniale
Au-delà de ses contributions économiques, Haji Diide s’est profondément engagé dans la lutte pour l’indépendance de Djibouti face à la domination coloniale française. Il a résisté aux efforts des Français pour diviser les territoires somaliens et a travaillé sans relâche pour contrecarrer leurs plans. Sa résistance a fait de lui un obstacle majeur pour les autorités françaises tout au long de sa vie.
Héritage
Haji Hussein Jama Iidle (Haji Diide) est rappelé comme une figure clé de l’histoire de Djibouti pour ses entreprises commerciales, sa philanthropie et son engagement envers l’unité somalienne. Ses contributions ont laissé une empreinte durable à Djibouti, notamment dans les domaines du commerce et des institutions religieuses. Puisse Allah lui accorder la paix éternelle et le récompenser dans l’au-delà.
Sources: Ayrotv.com et Ayrotv, Conseil de Carro Edeg.